Ce soir à 20 heures, Jacques Chirac définira, à la radio et sur les chaînes de télévision, les contours du service national du futur. Cette déclaration sera le point d'aboutissement d'une journée tout entière consacrée au sujet. Le Président a en effet rencontré de nombreuses personnalités, pour évoquer le service national. Parmi elles, les présidents des Assemblées, René Monory et Philippe Séguin, qui lui ont remis les deux rapports parlementaires présentés il y a quelques semaines. Plusieurs députés et sénateurs étaient également présents, ainsi que Charles Millon, le ministre de la Défense. Le Président a ensuite présidé un Conseil interministériel de Défense, puis a déjeûné avec plusieurs adolescents, très concernés par le sujet.
Trois mois après le lancement de la réforme du service national par le Président, la professionnalisation de l'armée semble donc bien engagée. de nombreux experts et parlementaires ont en effet planché sur le sujet, dégageant plusieurs orientations possibles. Ce soir Jacques Chirac fera le tri, et annoncera très certainement l'abandon de la conscription d'ici 2002. Cependant la formule des "trois jours" devrait être maintenue, pour les garçons, et peut-être même pour les filles, selon le souhait de Philippe Séguin, qui parle, lui, d'un "rendez-vous citoyen". Mais l'avenir du service national en lui-même, se construira sans doute sur la base du volontariat. Autre point essentiel de la réforme, celui du service civil. Le Président devrait préciser ce soir, si la forme militaire du service sera maintenue ou pas, et dans quelle mesure le service civil pourrait être amené à se développer.
Les jeunes de 17 ou 18 ans seront sans doute très attentifs aux propos du Président, et notamment sur le calendrier, pas encore très précis pour l'heure. Mais quoiqu'il en soit, le nombre d'appelés devrait diminuer de façon drastique. De 200 000 aujourd'hui le chiffre des besoins en appelés pour le service militaire devrait descendre, en 6 ans, à moins de 30 000.